Dj Mehdi, Déborah Levy, Céline Dion et Claire Marin ...
... sont responsables de la saison 3 des bribes.
Vous savez, je suis une personne très influençable.
J’ai besoin de comprendre, en profondeur, les choses, la vie, le monde.
Alors j’écris, et surtout, je lis. Et puis j’écoute et je regarde, aussi.
Après deux saisons des bribes où je disséquais mes ressentis et, disons les choses, où je me suis beaucoup centrée sur moi-même, j’ai décidé, pour cette saison 3, de vous embarquer avec moi dans l’exploration des ressources qui m'ont façonnées et inspirées.
Ensemble, on va lire, regarder, écouter les autres, pour aller toujours plus loin.
Vous êtes prêts ? Alors c’est parti.
Déborah Levy - de l’importance du journal intime
Avec les trois tomes de son “autobiographie en mouvement”, Déborah Levy m’a ébloui.
J’ai dévoré son récit à tel point que j’ai envie de tout relire. En anglais, cette fois-ci, langue natale de l’autrice. Cela dit, la traduction de Céline Leroy donne à penser que certaines phrases ont été écrites en français…
Déjà, les titres m’ont hanté :
Ce que je ne veux pas savoir (Things I don’t want to know)
Le coût de la vie (The Cost Of Living)
État des lieux (Real Estate)
Son histoire commence en Afrique du Sud où elle passa son enfance. Née de l’union d'une mère plutôt classique et d’un père juif militant qui défend les opprimés. Il fait d’ailleurs plusieurs années de prison, ce qui marqua profondément l'écrivaine. Plus tard, la famille s'exile en Angleterre, où Déborah fera ses études et fondera sa famille. Le deuxième tome s'ouvre sur son mariage qui éclate et sa reconstruction personnelle … à 50 ans. Elle s'affirme en tant qu’individu, questionne le mariage, la quête du foyer parfait, la société patriarcale et sa condition d'écrivaine. Dans le dernier opus de cette saga, Déborah (ça y est, c’est ma pote) nous questionne sur la valeur que l’on donne à sa propre vie en faisant l’inventaire de ses biens réels, mais aussi ceux, imaginaires.
Elle navigue, sans cesse, entre présent, passé et futur. C’est même un style d’écriture qu’elle revendique.
À travers l’analyse de sa vie, elle convoque avec délice toutes celles qui écrivent (Marguerite Duras, Celine Sciamma, Virginia Woolf,…) mais aussi des auteurs et autrices qui la guident dans son cheminement. (Orson Welles, Gaston Bachelard,…)
Sur la quatrième de couv’ du premier tome, les Éditions du sous-sol écrivent : “(Des livres) talisman sur la féminité, la dépression, et la littérature comme une opération à cœur ouvert.”
Je n’ai pu qu’adhérer.
Depuis, j'écris encore plus, presque tous les jours, ce qui me traverse dans un petit carnet, que j’emporte partout, au stylo à plume jetable.
À lire, si vous avez besoin de vous affirmer en tant que femme.
À lire, si vous écrivez, ou que vous avez une pratique artistique.
À lire, si vous vous questionnez encore sur l’importance d’avoir une vie à soi.
Céline Dion - celle qui questionne qui l’on est vraiment
J’ai vu “Je suis : Céline Dion” (2024, Prime Vidéo) un soir où, par miracle, j’étais seule chez moi.
Pas de fiancé, pas d’enfants. Affalée sur mon canapé, les doigts dégoulinant de la sauce BBQ dans laquelle je dippais allègrement des wings de chez Solyles (tmtc). J’ai, littéralement, dégusté ce documentaire “vérité” sur le combat de la chanteuse contre une maladie neurologique.
Maladie qui la tient éloignée de la scène, car elle a perdu sa voix.
Elle n’est, donc, plus du tout elle-même. Sa voix = c’est elle. Elle en parle d’ailleurs comme d’un être à part entière, comme une copine. Sa voix et elle étaient invincibles.
Que se passe-t-il quand, tout à coup, la personne qui t’accompagne n’est plus ?
Que se passe-t-il quand, tu perds ta voix ?
Comment se définir ?
Ce qui m’a le plus bouleversé et accompagné longtemps après, c’est le moment où Céline (à prononcer à la québécoise), en sanglots, répète :
“Mais qui suis-je, qui suis-je vraiment ?”
Aaaaaah, vaste question, celle qui nous anime toute notre vie.
Ce Je est tellement mouvant…
Claire Marin - chercher son lieu
C’est là où Claire Marin intervient.
Philosophe française, elle a écrit “Être à sa place” en 2022, un essai qui explore toutes les places que nous occupons et interroge l’injonction du moment à “trouver sa place”.
Celui là aussi est un livre talisman. Achetez-le vous. Écrivez dans les marges. Cornez les pages que vous voulez relire. (Oui, ce sont des ordres.)
Morceaux choisis :
“Ce qui se fissure, c’est l’ancienne conviction, si familière, qu’une place nous correspond et définit notre identité, là ou l’expérience et l’histoire devraient au contraire nous apprendre que les places que l’on occupe sont contingentes et précaires”
“On a parfois ce sentiment d'être pris dans notre quotidien comme dans un piège dont on ne peut s'extraire sans s'amputer d'une partie de soi, sans déchirure ni perte.”
“Peut-être ne sommes-nous en réalité jamais que dans l'entre-deux, entre deux mondes, entre deux temps, entre deux manières d'être soi.”
“Tout n'est pas joué. Une part d'impertinence appartient à chacun, à chacune. Un peu de lest. Un autre regard sur les choses. Transformer le mythe familial. Ajouter son grain de sel. Prendre de la distance. Déplacer l'angle de vue.”
Je pourrais continuer encore et encore.
Pour ma part, j’ai l’intime conviction que j’ai trouvé ma place. Et cette place est intérieure. C’est un “espace du dedans”. Une solidité interne qui m’aide à traverser les vicissitudes du quotidien.
Après des années à me chercher, je me suis trouvée. C’est plus subtil que ce que je pensais. Je ne me définis pas par ma maternité, mon métier ou encore ma classe sociale. Ce n’est pas le nombre de followers ou l’argent qu’il y a sur mon compte en banque qui dit qui je suis.
C'est mystique.
Je sais qu’il y a une lumière en moi, et c’est elle qui me guide.
D’autres appellent ça leur “petite flamme intérieure”.
Cette lueur est quelque part, plus je la reconnais et je la chérie, mieux je me sens.
Je vous ai perdu ?
Revenez donc sur le chemin avec :
DJ Mehdi - une histoire d’éthique personnelle
Tout le monde en parle : la série sur DJ Mehdi sur Arte. C'est disponible gratuitement en ce moment.
DJ Mehdi est décédé trop tôt à l'apogée de sa carrière de compositeur et producteur.
Il a collaboré à la création d’énormément de sonorités rap et éléctro qui ont jalonné notre jeunesse.
J’ai eu la chance d'être invitée par mon fiancé à l'avant-première au Grand Rex.
L'ambiance dans la salle, comble, était électrique. Nous avons binge-watché ensemble les 6 épisodes la gorge nouée, les larmes aux yeux, mais aussi des sourires jusqu’aux oreilles et l’envie de danser.
Je suis ressortie de la salle avec une irrépressible envie de créer.
Je pense que la force de DJ Mehdi, c'est de ne pas jamais avoir dérogé à son désir profond.
Le mec est en perpétuelle évolution et son style avec lui.
C’est un bourreau du travail, un stakhanoviste, il ne lâche jamais rien.
Ce sont des valeurs qui m’inspirent.
Écouter son désir profond et … bosser.
Je crois beaucoup au pouvoir du labeur pour arriver à ses fins.
Donc voilà, quatre ressources qui m’ont beaucoup inspirées les dernières semaines.
J’avais envie de vous rencontrer à nouveau chaque semaine. J’ai beaucoup réfléchi à une nouvelle formule. Et là voici !
Écrivez-moi vos ressentis, je n’attends que ça …
Avec joie,
S.