Vous êtes plus de 150 à vous être insrit.e.s aux Bribes. Merci !
Vous êtes le premier cercle, le noyau dur.
Vous êtes essentiellement des femmes. Joie ! J’ai comptabilisé quelques hommes, ne passez pas votre chemin, vous avez à présent l’occasion de nous comprendre de l’intérieur.
Une fois par semaine, le samedi matin, nous avons donc rendez-vous.
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C’est ce que je préfère d’ailleurs, échanger avec vous une fois que j’ai déposé mes pensées.
Cette semaine, j’étais en résidence d’écriture en Bretagne avec trois personnes brillantes : Laura, Maxence et Jana. Deux chiennes - Ombrage et Tosca-, des chattes - Petit Gris et Pissicouti - et tout plein d’oiseaux. Il y avait aussi la grand-mère de Laura, Nicole, qui a du partir en clinique, quelques jours, pour recevoir des soins suite à une chute. Et enfin, chaque matin, nous croisions Valérie, qui s’occupait de la maison. La journée, nous écrivions et le soir, au coin du feu, nous nous lisions des passages. J’ai trouvé ça très fort. Quatre femmes trentenaires, indépendantes, dans un processus créatif. Autour d’elles, d’autres femmes et des animaux, toutes femelles. Et dans mon ventre, en pleine croissance magique, une petite fille. Chaque soir, à la lecture, je sentais ses petits coups dans mon ventre. “Et les meufs, je suis là moi aussi”.
Je trouve le mot “sororité” bien galvaudée mais il en était question et cela fait un bien fou.
L’héroïne du roman que je suis entrain d’écrire a 49 ans, vient de divorcer et après plus de 15 ans avec le même partenaire, connait un éveil sexuel sans précèdent grâce aux applis de rencontre. Amusant quand on sait que j’attend mon deuxième enfant et qu’à mon doigt, vous tapant ces lignes, scintille le saphir de ma bague de fiançailles.
Mais pas étonnant. Le sujet me passionne. À l’heure où beaucoup de mes amies tombent enceintes et se marient, d’autres prennent leurs temps, avec plus ou moins de détachement. Mais prendre le temps pour quoi ? Pour rejoindre LA soi-disante voie royale de la vie ?
Maxence, ma colocataire d’écriture cette semaine, écrit un film. L’action se déroule quelque part en France en 1920, post première guerre mondiale. Les femmes ont alors été livrées à elles-mêmes et ont pu s’illustrer, avec brio, dans d’autres domaines que la sphère domestique. Au retour des hommes de la guerre, souvent mutilés, beaucoup de femmes célibataires d’un certain âge sont gentiment sommées de les épouser et de retourner à leurs casseroles et leurs petits. “d’un certain âge” pour l’époque, c’est vint-cinq/trente ans.**
Face au feu, nous avons conversé de tout cela pendant des heures. En 2023, du haut de nos trente ans, avons-nous encore vraiment besoin de faire famille à tous prix ? Parce qu’il faut le faire ou que nous avons envie ? Une autre vie est possible ; renoncer à la maternité, la questionner est-il complètement fou ? Trouver un homme et rester avec lui toute une vie, est-ce une fin en soi ?
C’était aussi intéressant d’identifier nos peurs liées au fait d’avoir envie d’autre chose.***
Et à l’heure où le sujet des réformes des retraites est sur toutes les bouches, la voie royale ne donne pas très envie … ****
Et vous, où en êtes-vous dans votre cheminement de femme ? Vous sentez-vous “complètes” ? À 20, 30, 40 ou 50 ans ? Epuisée, enchantée par vos enfants ? Dans l’attente de l’âme soeur ? Voulant fonder une famille ? ou pas du tout. Angoissée par cela ? ou pas du tout. Entrain de vous questionner ? De vivre tout à fait autre chose, avec des hommes plus vieux, plus jeunes ou des femmes ou plusieurs partenaires ? Jugez-vous celles autour de vous qui ne font pas comme vous ? Les enviez-vous ? Les admirez-vous ?
Je veux TOUT savoir.
Je vous souhaite un excellent week-end,
S.
_________
* Dédicace à mon amie Lila à qui j’emprunte cette phrase.
** Voici un très bon documentaire sur Les Femmes au Travail pendant la guerre, il faut s’accrocher car c’est une retranscription d’une conférence mais les images d’archives sont incroyables, c’est factuel et c’est une partie de l’Histoire qu’il n’y avait pas vraiment dans nos livres.
*** À ce propos, on m’a conseillé ce livre : Vieille Fille, Une proposition de Marie Kock, je le lis et je vous en reparle. Quelqu’un l’a lu ?
**** C’était le sujet de la très bonne newsletter Les Glorieuses du 18 janvier de Rebecca Amsellem.
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