Hi ! Il y a pas mal de nouvelles.aux cette semaine, bienvenu.e.s ! Je me présente et je vous explique le concept des Bribes ICI. La bribe de cette semaine a été dur à écrire, tant tous ces questionnements me traversent jour et nuit en ce moment. Je suis en cheminement, tour à tour sensée et irrationnelle.
Parfois, c’est presque insurmontable. C’est un appel du coeur, de mes tripes. Je ne comprends pas ce que je FOUS là, les pieds sur le bitume gris de Paris, le nez dans les pots d’échappements, en face-à-face quotidien avec la crasse et la misère du monde.
Jugez-moi ! Je trouve Paris sale et désolant. SALE. Et DÉSOLANT.
Il y a une FACE B de ce monde, qui a toujours existé, que je trouve exacerbée à Paris.
Est-ce que j’ai envie de ça pour les prochaines années encore ? J’avais imaginé me la couler douce, loin d'ici, lors de ma retraite. Mais c’est super loin, là, tout de suite.
Le plus dur, c’est de faire comme si ne rien n’était, enjamber les détritus et ceux qui dorment par terre avec normalité. Même si on aide comme on peut, au jour le jour, devant nos yeux, Paris ne cache rien.
Et ce n’est pas que je n’ai pas envie de voir, je n’ai plus envie de faire semblant de ne pas voir.
Chaque jour, j’aurais envie de voir autre chose. Je veux de la beauté, des couleurs, de l’horizon, de sortir de chez moi dans un jardin, les chaussons trempés par la rosée du matin. Je veux entendre des petits bruits d’oiseaux, sentir l’herbe coupée et les autres odeurs de la nature. Je fantasme complètement le fait de partir, de me sauver d’ici, d’élever mes enfants - dans la douceur - à la mer, à la montagne, dans les près, partout mais pas dans cette ville-monstre où tout va trop vite et où les gens se perdent.
Carrément badante et négative la Sarah, non ?!
Il faut savoir que je rabâche que j’ai envie de partir toutes les semaines à qui veut bien m’entendre.*
Et puis, pourquoi tu ne le fais pas alors, le grand saut, Madame Sarah Drama Queen ?
Je n’ai pas le permis.
Ma famille, mes amis sont tous ici.
Paris, c’est là où il y a le travail, pour le moment.
J’ai les jetons.
Pire encore, je ne sais pas où aller …
Mes proches m’ont gentiment fait remarquer que j’étais un poil anxiogène. On m’a même bien taquinée en me prêtant les attraits de l’éternelle insatisfaite, le gros cliché de la citadine, l’enfant gâtée de la ville qui ne sait pas se remonter les manches. Je prends !
Mon amoureux est beaucoup plus pragmatique et positif que moi et me demande d’être patiente. Il nous faut un plan. De toutes les façons, c’est dans les tuyaux, pour bientôt. Alors, on se calme.
Après la dédicace, de plus ou moins bon goût, aux 2BE3 dans le titre (perso je kiffe) … je vous partage ce morceau de Nas et Damian Marley, Count Your Blessings qui me suit depuis des années dès que j’emprunte le chemin des pensées négatives. J’adore cette expression en anglais. Elle est très belle. En français, ça ferait “Appréciez votre bonne fortune” ou “Comptez vos avantages”.
Paris est ma ville, j’y suis née. C’est chez moi, quoi qu’il en soit. J’habite dans un des plus beaux quartiers du monde. Paris est sublime si je la regarde différemment. Les gens, les lieux y sont passionnants, inspirants. D’ailleurs, devenir free-lance a rebattu les cartes. Je “consomme” Paris différemment. J’apprécie de travailler à la maison, au calme. Ou alors dans des cafés, un peu partout. Je me rends dans les endroits aux heures creuses. Je découvre des rues, des immeubles, des lumières … Et dès que nous le pouvons, nous nous échappons, nous avons plusieurs points de chutes incroyables pour se ressourcer.
À cet instant, notre vie est belle. Sans aucun doute.
MAIS ! Je sais que le grand saut est proche.
Je passe mon permis en avril.
Affaire à suivre …
Hâte d’avoir vos retours sur ce sujet, vos conseils pour partir, vos arguments pour rester …
Belle fin de semaine. Promis, la prochaine newsletter sera plus positive …
S.
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* Surtout mon amoureux, si tu passes par là, je suis désolée, je me calme, je me calme.
Je comprends tellement ce tiraillement. Un peu comme cette femme qui a de magnifiques cheveux bouclés et qui les veut lisses, ou cet enfant qui rêve d’être adulte. Mais quand on sature on sature. Patience trust your man 😍❤️🔥
Ma mère, ta grand mère est partie un jour de son pays, pour Paris. Elle ne savait pas qu'elle ne pouvait pas y revenir. Ça a duré 50 années ! Elle adorait Paris, elle aimait aussi son petit coin de Normandie et puis ailleurs aussi. Quand elle est retournée en Algérie, elle nous disait qu'elle avait retrouvé son pays. Exilée, déplacée, toujours à la recherche d'un ailleurs. C'est la vie. Tant que tu as envie de bouger, bifurquer,tant que tu peux encore le faire, tu es vivant.