Que faisons-nous de toute cette colère ?

Un début d'essai sur la violence

Notre société va mal et c’est peut-être bon signe.
Est-ce qu’elle est même allée “bien” un jour ?

Le Mal, le Bien.
Vision binaire surannée ?

J’ai beaucoup de pensées qui me remuent sur la notion de violence en ce moment.

J’imagine que ce texte que vous allez lire est le point de départ d’une réflexion plus ample encore. Une fois que l’on met le doigt dans ce qu’est la violence ; une multitude de textes à lire, de penseurs à comprendre, de sujets à élucider s’ouvrent à vous.
Et SPOILER ALERT : je n’ai pas envie de finir cette newsletter avec une phrase de Bisounours. Mais plutôt prendre de la hauteur sur tout cela, être omnisciente.

La violence est là. Partout.
Le monde est diablement en colère. Vous le sentez ?

Frustration, défiance, mécontentent, sentiment d’injustice, peur, immense anxiété.

Tout cela créé une violence sans pareil. Dans le monde physique et celui, non moins réel et omnipotent, du digital.

Les violences policières partout en ce moment, la décapitation de Samuel Paty, la jeune Safyatou il y a quelques jours en France, Ralph Yarl la semaine dernière aux États Unis, Franck Lyod, Théodore Luhaka, le massacre des Yezidis, des Ouïghours, la guerre en Ukraine, l’Amazonie qui diminue comme peau de chagrin, ET J’EN PASSE …

Je verrais toujours ces images … pour reprendre le titre du très bon film de Jeanne Hery sur la justice restaurative.

Je n’ai personne à blâmer, pas de bouc émissaire. Je m’interroge juste :

Que faisons-nous de toute cette colère, cette tristesse ?

N’est-ce pas Eschyle qui scandait “la violence engendre la violence” ?

Où les enfouissez-vous, vous, toutes ces émotions ?

Vous avez de la place ?

“Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme” présumait Lavoisier.

Je me surprends à avoir envie que : “ça pète”. Que tout vole en éclat ! Que l’ordre établi se délite. À quoi bon cette vie si toute une partie de mes semblables sur cette Terre vivent dans l’adversité ? C’est l’absurdité du monde ? Celle théorisée par Camus ? Trop facile.

Je me surprends à vouloir rejoindre les rangs des Soulèvements de la Terre et participer à la création d’un contre-courant, le bon courant ?, comme les héros du roman Les Furtifs d’Alain Damasio.

En attendant, avez-vous vu comme les voix se lèvent ? Comme les mots s’élèvent ?

Eric Sadin dans son essai passionnant L’ère d’un individu tyran dit que nous sommes devenus ingouvernables.

#metoo, #blacklivesmatter, les gilets jaunes … les femmes, les noirs, les pauvres et tout les autres invisibilisés parlent.

Zoei, une femme incroyable, m’a dit un jour : “Le vieux monde est entrain d’accoucher d’un nouveau monde et nous vivons les toutes premières contractions.”

Accrochez-vous alors mes chèr·e·s· lecteur·rice·s, ça va faire mal.

Ahahaha, je vous laisse avec ça !
Beau week-end et belle semaine, il fait beau, c’est le printemps ! Ça germe de partout ! N’est-ce pas Baudelaire qui mettait en évidence que même dans le purin naissaient les plus belles fleurs qu’ils soient ?

Allé, bisous !
S.

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